Dans la seconde moitié du XIXe, il y a donc environ 150 ans, une main restée anonyme jetait sur le papier le brouillon ou, plutôt, l’aide-mémoire d’un court discours qui allait être lu, un dimanche de Saint Fiacre, sans doute sur la place communale, peut-être par le mayeur.
L’auteur de ce texte entendait rendre hommage à Alexis PIRET, tambour-major (il semble qu’à l’époque on disait « tambour-maître ») de la marche Saint Fiacre de Tarcienne.
Curieusement, la même main anonyme a également rédigé les remerciements qu’Alexis PIRET adresserait à ceux qui l’honoraient.
Ces deux brefs discours, je les ai transcrits, les voici… J’ai respecté l’orthographe de l’auteur, la ponctuation, les alignements, les retours à la ligne et j’ai même reproduit les ratures… Les lettres entre crochets [ ] sont manquantes dans le texte manuscrit.
Premier texte :
Mesdames, Messieurs,
Il y a vingt cinq ans, Mr Piret Alexis entrait dans
la marche militaire St Fiacre, en qualité de tambour
maître. Cette charge il a su l’occuper avecadresse dignement jusqu’à ce jour. Tout le monde admire
avec plaisir sa démarche majestueuse, son air martial et
l’adresse avec laquelle il sait manier le symbole de son grade.
Toujours on l’a vu sur pied, prêt à toutes les occasions et à
toutes les éventualités. Il savait que le bon soldat devait touj
veiller constamment et ne jamais dormir.
Que serait devenue deviendrait la marche, si Mr Piret
se retirait ! N’est-ce pas le chef qui fait manœuvrer l’armée.
Le désintéressement dont Mr Piret a toujours fait preuve jusqu’à
cette date, la manière dont il occupait sa charge, la sympathie
avec laquelle il traitait ses frères d’armes lui ont mérité le respect
et la reconnaissance de l’armée entière.Aussi, en mess Aussi pour qu’il conserve le souvenir de
cette journée mémorable, nous lui offrons une cette médaille.
Ce petit bijou qui n’est pas lui redire attaché sur sa poitrine
lui rappellera combien la marche militaire estimes les soldats
qui, comme Mr P., sont restés fidèles au drapeau.
Pour term[iner] faisons le vœu que Mr P. vive encore longtemps et soit encore
qu’ilprésent de à la tête l’âme de la marche militaire.
Vive Mr Piret – Vive le tambour m[aître]; Vive la ma[rche]

Deuxième texte :
Messieurs. Mesdames
Mesdames. Messieurs.
Je suis vivement touché de ce marques desympathie que vous me donnez
Je suis vivement touché de la
marque de sym[pathie] que me donne en ce jour . Je vous en remercie du plus
profond de mon cœur… Croyez bien que
je conserverai cette médaille comme le plus
précieux de me souvenirs.. Soyez assuré
que, aussi longtemps que mes forces me le permettront
et que vous vous m’en trouvez digne, je serai
heureux et fier de continuer à remplir cette
la charge de tambour-maître dans notre marche militaire.
Merci, encore une fois merci.
Alexis Julien PIRET était né à Tarcienne le 26 décembre 1834 à 9 heures du matin.
Il était le fils d’Hubert Nicolas PIRET et de Marie Joseph WAYET.
Il habitait « le Village ».
Il est décédé à Tarcienne le 9 octobre 1904.
Il était jardinier, célibataire et… Tambour-Maître !

Sources :
Les textes manuscrits : Le Centre d’Archives « Jean Léotard »de Walcourt, à Clermont ; boîte n°178, chemise 21
Les données de l’Etat Civil : Archives de l’État en Belgique, en ligne ; https://agatha.arch.be/search/genealogie/